Pages

Recent Posts

Taza

Taza (tifinagh : en tifinagh ⵜⴰⵣⴰ, arabe : تازة) est une ville du nord-est du Maroc de 144 000 habitants (en 2004), qui occupe le couloir entre le Rif et le Moyen Atlas. Elle est située à une altitude de 550 m. Elle est située à proximité de plusieurs villes du nord-est : 50 km de Guercif, 70 km d'Aknoul, 120 km de Fes, 160 km de Al Hoceima et 190 km d'Oujda.

Sommaire

[masquer]

Histoire[modifier]

Taza est une ville atlaso-rifaine qui s'est développée autour du couvent fortifié bâti par les Berbères au Xe siècle. Sa position stratégique entre le Rif et l'Atlas donc dans le pré-Rif. Cela fait d'elle une place forte militaire convoitée par les peuples venus de l'est, désireux de conquérir les terres marocaines. Taza est passée tour à tour aux mains des dynasties qui ont accédé à la tête du Maroc.

Pré-histoire[modifier]

Beaucoup d'indices tout autour de la ville attestent de la présence humaine (Grottes de Loghmari, le pont de Qarn Ennasrani...). Les fouilles archéologiques entreprises lors de la colonisation française ont apporté beaucoup d'objets qu'on retrouve au musée de Taza haut.

Idrissides[modifier]

L'allégeance des tribus habitant la région de Taza et la vallée de l'Inaouen (Ghiata, Branes, Sdarata, Tsoul...) au fondateur de la dynastie Idrisside ont permis à la ville d'être un point stratégique pour l'empire montant. À la mort d'Irdiss II, son fils Mohammed créa une fédération et confia à son fils Daoud le pays de Houara, Tsoul, Meknassa et Ghiata. Daoud s'installa à Taza.

Meknassa[modifier]

À la chute des Idrisside, Ibn Abi Elafia s'empare de la ville et fonde sa dynastie. Il s'emparera ensuite de Fès et de la majeure partie du Maroc avant d'être défait par les Fatimides. Il se replie alors à Taza, où il y fait bâtir un Ribat.

Almoravides / Almohades[modifier]

En 1074 le sultan almoravide Youssef Ibn Tachfin prend la ville. Taza demeure sous son autorité tout au long du XIe siècle puis est enlevée en 1132 par le sultan almohade Abd al-Mumin et déclarée capitale provisoire des Almohades.
Pour lutter contre les Banû Marin (des Zénètes originaires des régions présahariennes qui fonderont la dynastie des Mérinides cinquante ans plus tard), le sultan almohade fait élever une muraille autour de la médina.

Merinides / Saâdiens[modifier]

Les puissants remparts sont renforcés au XIVe siècle par les mérinides, puis au XVIe siècle par les saadiens.

Alaouites[modifier]

Au XVIIe siècle, pour s'ouvrir les portes de Fès, Moulay er-Rachid s'empare de Taza. Il devient le premier sultan de la dynastie alaouite, toujours en place aujourd'hui.
En 1803, lors de son voyage en Afrique et en Asie, Ali bey déclare :
« La ville est entourée de vieilles murailles et la tour de la mosquée s'élance au-dessus comme un obélisque. Le rocher est escarpé en certains endroits et couvert de beaux vergers dans d'autres des jardins entourent sa base. D'un côté une petite rivière qui se précipite, de l'autre plusieurs ruisseaux qui tombent en cascades, un pont à demi ruiné ajoutent à l'intérêt du tableau ; une multitude innombrable de rossignols de tourterelles et d'autres oiseaux font de cet endroit un lieu ravissant. Les vallées couvertes de moissons abondantes me font croire que les habitants sont plus laborieux que ceux des côtes de la mer (...). »
Plus loin dans son livre il déclare :
« Je restai campé toute la journée je me rendis à la ville pour assister à la prière publique du vendredi La ville de Teza est la plus jolie de toutes celles que j'ai vues dans l'empire de Maroc. »
« C'est la seule où l'œil n'aperçoit point de ruines. Ses rues sont belles, les maisons jolies et peintes. La principale mosquée est très grande, bien construite et ornée d'un beau vestibule. Il y a plusieurs marchés bien approvisionnés, un grand nombre de boutiques et de très beaux [Quoi ?] ou vergers, l'eau y est excellente et l'air très pur, les vivres sont bons, d'un prix peu élevé et en grande abondance ; les habitants ont paru être gens d'esprit. Ces avantages me font préférer la ville de Teza à toutes autres villes de l'empire, même aux capitales Fez et de Maroc. »
En 1902, Rogui Bou Hamara (Rogui : prétendant au trône, Bou Hamara l'homme à l'ânesse), un notable de la cour du sultan Abd el-Aziz, revient sous une fausse identité au Maroc après un exil en Algérie. Il se fait passer pour le frère du sultan (Moulay M'hammed) et se fait proclamer sultan à Taza. Sous couvert de pieux sentiments, il conduit les berbères de la région à se révolter contre le vrai sultan. Bou Hamara reste maître de la ville pendant sept ans. Après avoir vendu aux Espagnols des concessions minières, il perd le soutien des tribus de la montagne. Il est capturé en 1909 puis livré aux fauves, fusillé et brûlé à Fès sur ordre du sultan Moulay Abd al-Hafid.
Conformément au traité signé le 30 mars 1912, Taza est placée sous protectorat français le 10 mai 1914 et le demeure jusqu'à l'indépendance.

Démographie[modifier]

Evolution de la population de la ville (sans tenir compte des zones périphériques) :[réf. souhaitée]
  • 1982 : 77 216
  • 1994 : 120 971
  • 2004 : 139 686
  • 2008 : 148 637 (estimation)

Urbanisme[modifier]

La topologie de la zone a imposé un schéma d'urbanisme étalé. Vue d'en haut, la ville prend la forme d'un "T". Elle tire sa racine à Taza haut et s'étend vers le nord, jusqu'à atteindre le lit de l'Oued Larbaâ. Dès lors l'urbanisme s'étale vers l'est et l'ouest en longeant la N6 reliant Fès et Oujda.
À l'aube de l'indépendance, la ville était constitué de la Médina à Taza haut, du quartier européen occupant la presque colline dite "Adrar n illouz". Les gens le prononcent généralement Draâ louz. Ce quartier est devenu le centre-ville, et enfin du quartier de la gare quelques kilomètres plus bas.
Pendant les années qui suivent (60s, 70s) des quartiers sont apparus, à mi-chemin entre le centre-ville et la gare (Bit goulem, Ourida, Bin Jradi).
Pendant les années 80, d'autres quartiers font leurs apparition, notamment au nord de la ville ( Massira et Qods ), des quartiers prolongés et développés jusqu'à nos jours. Le but de cette extension fut la résorption des bidonvilles. Ce fut un succès, puisqu'en 1986, la ville a été déclarée ville sans bidonvilles. L'engouement est telle que des sections comme (Massira II) sont de type villa.
Les années 90s marquent le début de l'urbanisation de l'axe centre-ville - Taza haut. Il s'agit d'immeubles à 6 ou 7 étages occupant une zone stratégique contenu entre des équipements publics (municipalité, espaces, protection civile, hôpital ibn baja, lycée et collèges ...) et de l'autre côté, on est en bas de la roche élevée d'une centaine de mètres. Cette zone est également limitrophe des quartiers chics de Qessou-meddah, Friouato et Hay Chouhada (développés tout au long des trois dernières décennies).
Plus récemment cette zone continue à se métamorphoser et promet une superbe vue depuis les hauteurs de la ville. L'urbanisme s'étale désormais également sur la route de Fès sur plusieurs kilomètres de façon discontinue pour atteindre la R508 (vers Tainast).
Le schéma d'aménagement prévoit une liaison directe entre Taza Ouest (au niveaux des "ponts blancs") et Taza haut.

Monuments[modifier]

L'artère principale de la vieille ville est animée par le Marché aux Grains et les Souks où sont vendus les nattes, les tapis, les bijoux, et toutes sortes d'objets artisanaux berbères fabriqués dans les montagnes. Elle se termine par une place d'armes au fond de laquelle s'élève la mosquée des Andalous, dont le minaret construit au XIIe siècle est plus large dans sa partie haute qu'à sa base.
La rue Bab el-qebbour traverse la Kissaria, puis conduit à la mosquée du Marché où elle rejoint Bab Jamaa, l'entrée principale de Taza. Plus au sud, à l'opposé de Bab el-Rih, la porte du vent, un bastion du XVIe siècle, ferme la casbah. Les remparts de Taza, construits au XIIe siècle et plusieurs fois renforcés, ont été dotés au XVIe siècle, par le saadien Ahmed el-Mansour, d'un borj de 26 m de côté, dont la porte à herse et les casemates surmontées de terrasses témoignent d'une influence européenne très nette.

Alentours de Taza[modifier]

Tazekka
Créé en 1950 sur une superficie initiale de 680 hectares, le Parc national de Tazekka avait pour objectif principal de protéger les ressources naturelles du Jbel Tazekka, une éminence verdoyante de 1980 m qui domine la région.
Gouffre Friouato
C'est l'un des plus importants gouffres de la région. Les spéléologues et les aventuriers admireront l'ampleur et les merveilles de ses nombreuses salles, qui complètent ces divers paysages naturels du Parc National de Tazekka. Norbert Casteret y est passé.
Bouiblane
A une soixantaine de kilomètre de Taza, le jbel Bouiblane est couvert de neige pendant au moins six mois par an. C'est sans aucun doute la région la plus enneigée du Maroc, en durée et en quantité de neige. La construction d'équipements touristiques sera permise selon un plan de masse approuvé par voie réglementaire qui fixe la disposition, l'implantation générale, les volumes des bâtiments ainsi que le caractère architectural et paysager de l'ensemble.
Ras-El-Ma
A 13 kilomètres de Taza, la situation géographique de Ras-El-Ma (Ras-El-Oued) est attrayante, caractérisée par la présence de reliefs montagneux (1100 m d'altitude), d'une source d'eau, d'un oued, de cascades, de forêts et de grottes. Il fait partie d'un circuit touristique englobant plusieurs sites à vocation touristique : Sidi Majbeur, Bab boudir, Maghraoua, Bab Azhar, Bouiblane...
Bab-Boudir
À 30 km de Taza, ce centre est classé par les affaires culturelles en tant que patrimoine culturel bâti. Il fait partie du parc national de Tazekka. Présence de sources d'eau, de forêts et d'un relief montagneux. Présence de conditions climatiques particulières, chutes de neiges, pluies et ensoleillement.
Bab Marzouka
À une dizaine de kilomètre à l'ouest de Taza, sur la route de Fès, se trouve la localité de Bab Marzouka : il s'agit d'une commune dense avec un arrière-pays très diversifié. Bab Marzouka occupe en effet une vallée panoramique et fertile. C'est un centre commercial incontournable pour les habitants des Beni Wajjan, Sidi Ahmed ben Ahmed... L'arrière-pays est formé de montagnes escarpées dans la continuité du massif de Tazekka.

Chants et danses traditionnelles[modifier]


Les principales tribus de Taza Sont Al Baraness, Ghiyata et Tsouls et ces tribus parlent arabe et pas le dialecte rifi des Izenayane (rifain de Nador) ou de l'amazirte des Beni Ouarayenes qui constituent eux aussi des composants essentiels de la population de Taza. Concernant le folklore, il y a lieu de citer : le folklore des Baraness et celui des Tsouls qui se ressemble, la Tbourida des Ghiata en plus d'ahaydous des beni Ouarayenes et des dances traditionnelles rifaines des Izenayane(reggada, aarfa, allaoui, imadiazane...)

Jumelages[modifier]

Share

Twitter Delicious Facebook Digg Stumbleupon Favorites More